jeudi 18 mai 2006

Lettre à mon frère

Salut Pat
Ce soir, ça ne va pas. J'avais de besoin de parler. En fait, j'aurais eu besoin de te parler, à toi. Ton absence me transperce. Ton absence me brûle. Ton absence me fait tellement mal.
L'année dernière, à pareille date, c'était le même soir où je me suis rendue compte pour la première fois que quelque chose n'allait pas avec toi. Tu avais eu une dure journée à ta nouvelle job. Tu disais que personne ne t'avait laissé travailler et qu'on t'avait testé toute la journée. Tu disais que c'était une game. Ce soir là, c'est la première fois que je t'ai vu pleurer lorsque tu as cru que je te prenais pour un fou. À ce moment là, tu m'as demandé de te laisser seul, de monter.
C'était un mercredi. Celui juste avant la fête des Patriotes. Ce soir là, tu as appelé Hind pour qu'elle aille avec toi prendre une bière. C'est ce même soir là que tu as marché de la Boîte à Marius jusqu'à la maison, alors que Hind ne savait même pas que tu étais parti. Elle t'attendait là, au bar, toute seule. C'est ce soir là que tu t'aies fait de grosses ampoules aux talons qui t'ont pris tant de temps à guérir. Peu après que Hind m'ait appelée pour me demander si je savais où tu étais, je t'ai entendu ouvrir la porte de la maison. Tu es venu te changer et tu es reparti on se sait où à pieds. C'est ce même soir là tu nous a raconté plus tard avoir parlé à Dieu et avoir eu l'impression que tout ce que tu disais s'entendait sur les ondes radios. C'est un peu là que le stress a commencé. C'est là que j'ai commencé à m'inquiéter réellement pour toi.
Je ne sais pas à quel moment exactement dans ta vie ton enfer a commencé pour toi. Ce que je sais, c'est que tu souffrais beaucoup. J'ai vécu avec toi ta souffrance, de l'extérieur, mais au quotidien. J'espère de tout mon coeur que tu es maintenant bien. Était-ce que tu voulais, être bien ? Tu me manques terriblement, mais si ta souffrance n'est vraiment plus, fais en sorte, si tu en es capable, que ça apaise la mienne.
Je t'aime.
Ta soeur.
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx... à l'infini...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Merci Mélanie de mettre des mots sur ta souffrance. Il me semble que lorsqu'on est capable de la dire, c'est un peu moins pire. On a a traversé une des périodes les plus dures : le dernier parcours de Patrick parmi nous. Toi, tu l'as accompagné, jour après jour, dans ce parcours. Merci d'avoir été là avec lui, avec tes forces et tes faiblesses. Je suis certaine que tu as été très importante pour lui. N'oublie pas que tu n'es pas seule aujourd'hui, pour vivre cette douleur. Je suis là, avec toi. On va prendre le temps de vivre ces moments difficiles avec dans le coeur l'espoir que maintenant il va mieux et qu'il va surement nous aider à continuer notre chemin et à arriver à être heureux comme il aurait tant voulu l'être.
Ta mère qui t'aime et qui te comprend,

xxxxx