mardi 29 novembre 2005

L'instant présent

"Ne t’accroche pas à ce qui a été, à ce qui sera peut-être. Ce genre de questions t’empêche de vivre l’instant présent et, par là-même, de voir dans cet insecte un message du ciel"

(Extrait de Je suis né avec du sable dans les yeux de Mano Dayak)

jeudi 17 novembre 2005

À M. André Boisclair

Salut ! Ça fait longtemps... Je le sais, je ne respecte pas ce que je dis. La dernière fois, j'ai écrit que j'allais écrire plus souvent... Désolée, je suis totalement désorganisée. Mais, j'ai commencé des démarches pour consulter. Et j'ai aussi allégé ma session à l'université, c'est-à-dire que j'ai abandonné deux cours sur cinq... Je n'arrivais tout simplement plus, compte tenu des circonstances et de mes difficultés. Finir mon bacc va me prendre une année de plus (5 ans au lieu de 4... ouf !!), mais au moins je cours moins le risque de le faire tout croche. J'ai besoin de prendre le temps de penser (j'en ai encore très de besoin) et de me guérir, avant de me lancer sérieusement à me former à l'enseignement.
Maintenant, j'avais envi de vous faire part d'une lettre que j'ai faite parvenir à M. André Boisclair, nouveau chef du parti Québécois depuis mardi soir dernier.
À bientôt,
xx
Bonjour M. Boisclair

Ce mardi soir dernier, vous avez été élu par vos membres de façon très claire. Lorsque le décompte est sorti en vous nommant l’heureux gagnant de cette course, je fus très émue, je criais avec la voix remplie d’émotion. Voyez-vous, si mon frère ne s’était pas suicidé le 1er juillet dernier, il aurait certainement voté pour vous. Vous pouvez donc compter un vote de plus. Comme vous, mon frère a souhaité, à un moment donné de sa vie, faire de la politique. Comme vous, mon frère souhaitait l’indépendance du Québec. Et comme vous, mon frère avait consommé... J’ai donc eu une belle pensée pour lui le soir de votre élection comme chef du parti Québécois. Mon frère s’est suicidé, l’âme autre part, envahi par un certain délire, une autre perception des choses. Mon frère était par contre très intelligent, peut-être même trop. Durant le dernier mois de sa vie, mon frère caressait le désir de faire de la politique; il voulait même devenir premier ministre ! Il voulait tant aider à la cause du Québec… Il s’était donc inscrit comme membre du parti. L’erreur que j’ai peut-être fait, c’est de tenter de lui faire comprendre que les choses risquaient d’être difficiles pour lui, compte tenu des circonstances. Mon frère n’était pas fou. Il se cherchait et vivait une période difficile qui n’aurait peut-être été que temporaire, s’il s’était donné le temps. Si j’ai eu une belle pensée pour mon frère le soir de votre élection, c’est parce que vous représentiez la preuve que notre passé n’est pas garant de notre avenir et que lorsqu’on veut vraiment, malgré les différences et les erreurs, avec les efforts nécessaires, on peut réussir tout simplement. Mon frère aussi vous aurait fait confiance, comme il aurait souhaité qu’on lui fasse confiance à lui aussi. Même s’ils semblent irréalistes pour certains ou pour plusieurs, nos rêves, nos idées, il ne faut pas les lâcher… On ne sait jamais. Sincèrement, bravo !
Mélanie Cadieux
Montréal